Eric Barbry revient sur l’internet des objets et précise pour Léa Davy, journaliste au Point Eco Alsace, les actions à mettre en oeuvre en vue de garantir une utilisation d’Internet respectueuse tant de l’intérêt de l’entreprise que des droits des salariés.
Le développement des objets connectés et le nombre croissant d’atteintes à l’e-réputation requièrent toute la vigilance des entreprises.
Internet des objets. L’IoT (Internet of Things ou Internet des Objets) fait désormais partie de notre quotidien et apporte son lot de questions juridiques. Partant du constat qu’internet n’est pas un « lieu » sécurisé, la sécurité de l’IdO est au cœur de sa mise en place et prendra une importance grandissante.
Nombre de sociétés publient en interne un guide de bonnes pratiques visant à sensibiliser leurs collaborateurs aux risques inhérents à l’usage des nouvelles technologies, notamment les réseaux sociaux.
L’information et la sensibilisation des salariés par l’entreprise peuvent s’effectuer au sein d’une charte des systèmes d’informations, de livrets de bonne conduite ou encore par la désignation d’interlocuteurs privilégiés formés sur ces questions.
La responsabilité de l’employeur étant susceptible d’être engagée, il est recommandé aux DSI et RSSI de s’assurer qu’ils disposent bien d’une politique de sécurité connue de tous et dont l’application doit être régulièrement contrôlée et auditée.
E-réputation. Eric Barbry précise les éléments de stratégie à adopter pour contrôler le contenu informationnel diffusé sur la toile et maîtriser sa e-réputation. Il revient à l’entreprise concernée de suivre attentivement les contenus la concernant publiés en ligne, grâce à l’instauration d’outils internes de veille.
En cas d’atteinte constatée à l’e-réputation d’une entreprise, il lui incombe de procéder à une notification par la fonction notamment « Dénoncer un contenu abusif » mise à la disposition des internautes sur nombre de sites. Cette démarche peut être effectuée sans qu’il soit nécessaire pour autant de recourir à un avocat.
Une action en justice peut aussi être envisagée. Il convient alors d’agir avec diligence, les contenus publiés sur Internet dépendant de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui fixe à trois mois le délai maximal pour mener une action en diffamation ou injure publique.
Un procès-verbal devra notamment être dressé par un huissier afin de constituer une preuve susceptible d’être produite en justice. Une injonction sera alors adressée à la plate-forme par le juge afin qu’elle fasse cesser le trouble, qu’elle suspende la diffusion des contenus litigieux et qu’elle détermine l’identité des auteurs dont la responsabilité pourra être engagée.
Interview d’Eric Barbry lors du Festival du Numérique en Alsace (Bizz & Buzz) du 17 au 19 mars 2015